Deplacement Involontaire De Populations Et Conflits Fonciers A Ayaou-Sokpa (Sous-Prefecture D’ayaou- Sran, Centre De La Cote d’Ivoire)

  • Oura Kouadio Raphaël Géographe, Maître de recherche CRD, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire
  • Kouassi Kouamé Sylvestre Géographe, Maître-Assistant Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire
  • Koffi Simplice Yao Géographe, Maître assistant Université Péléforo Gon Coulibaly, Côte d’Ivoire

Abstract

La construction du barrage de Kossou a nécessité au début des années 1970, le déplacement de six villages de leur site périphérique au fleuve Bandama vers Assamabo, un autre village de la même communauté ayaou, situé à une quinzaine de kilomètres. Pour atténuer les effets du déplacement, des habitats modernes et des équipements socio-collectifs ont été réalisés. En outre, des terres agricoles ont été négociées dans le village d’accueil. Mais, les terres s’étant raréfiées après plus de 40 ans, on assiste maintenant à des conflits de tout genre notamment entre les autochtones et leurs hôtes. Cette étude, qui repose sur des données d’enquêtes qualitative et quantitative auprès de divers acteurs d’Ayaou-Sokpa, fait l’analyse des conflits fonciers liés à la réinstallation des populations déplacées dans le cadre de la construction du barrage. Il en ressort que 24% des conflits évoqués par les enquêtés relèvent de ceux existant entre les différents villages. Le deuxième type de conflit, celui qui oppose les agriculteurs aux éleveurs, représente selon les avis recueillis, 48% des cas vécus dans le monde rural ayaou. Le dernier type, dans une proportion de 28%, engage les agriculteurs eux-mêmes. Il ressort aussi que les personnes en sérieux désaccords recourent progressivement au mode de règlement moderne du fait de quelques signes de faiblesse dans la voie coutumière.


In the early 1970s, the construction of the Kossou dam required the relocation of six villages from their peripheral site near the Bandama River to Assamabo, another village of the same Ayaou community located some fifteen kilometres away. To mitigate the effects of the displacement, modern housing conditions and public facilities were built. In addition, agricultural plots of land were negotiated in the host village. However, faced with land scarcity after more than 40 years, we are now witnessing conflicts of all kinds, particularly between natives and their hosts. This study, which is based on both qualitative and quantitative survey data to various stakeholders in Ayaou- Sran, analyzes land conflicts related to the resettlement of displaced populations as part of the construction of the dam. It appears that 24% of the conflicts mentioned by the respondents are among those existing between the different villages. The second type of conflict, which mainly occurs between farmers and pastoralists, are said to represent 48% of the cases experienced in the rural world. The last type, in a proportion of 28%, involves the farmers themselves. It also appears that the belligerents are progressively resorting to the modern mode of settlement because of some signs of weakness in the customary way.

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Published
2019-01-31
How to Cite
Raphaël, O. K., Sylvestre, K. K., & Yao, K. S. (2019). Deplacement Involontaire De Populations Et Conflits Fonciers A Ayaou-Sokpa (Sous-Prefecture D’ayaou- Sran, Centre De La Cote d’Ivoire). European Scientific Journal, ESJ, 15(2), 85. https://doi.org/10.19044/esj.2019.v15n2p85