L’immigré et le Pouvoir Public : La Gestion Discretionnaire par les Chefs d’etat de la Question de l’etranger en Côte d’Ivoire (1960 - 2010)

  • Souleymane Yéo Enseignant-Chercheur, Institut Ethno-Sociologie, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire

Abstract

Ivory Coast is known as a country of immigration. In the various population censuses (1975, 1988, 1998, 2014), the proportion of the population of foreign origin has constantly been around 25%, a little over 5 million individuals representing a quarter of the total population. Despite the importance of the number of foreigners resulting from a liberal migration policy, the country does not currently have an officially defined policy for the integration of immigrants and foreigners. Faced with this void, the various presidents and heads ofstate of the country were brought to involve themselves personally and strongly in the management of foreigners. This article aims to examine how each personality from Houphouët-Boigny (1960 to 1993) to Gbagbo (2000 to 2010) through Bédié (1995 to 1999) and Guéi (1999) managed in a discretionary way the question of foreigners and, indirectly, of immigration. Long-term literature search and observation served as a data collection method. The strong acts of any kind personally posed by these heads of state were the subject of a content analysis. Ultimately, the results of the reflection show that the lack of migration policy to serve as a framework and reference for integrating immigrants and foreigners, has left free field to successive heads of state to manage this issue politically and diplomatically sensitive. Similarly, their strong involvement reverses the implementation of an explicit public policy in this area.


La Côte d'Ivoire est connue comme un pays d'immigration. Aux différents recensements démographiques (1975, 1988, 1998, 2014), la proportion de la population d’origine étrangère a constamment tourné autour de 25%, soit un peu plus de 5 millions d'individus représentant un quart de la population totale. Malgré cette importance du nombre des étrangers qui résulte d'une politique migratoire libérale, le pays ne dispose pas à ce jour d’une politique officiellement définie pour l’intégration des immigrés et étrangers. Face à ce vide, les différents présidents et chefs d’État du pays ont été amenés à s'impliquer personnellement et fortement dans la gestion des étrangers. Le présent article se propose d’examiner comment de chacune des personnalités depuis Houphouët-Boigny (1960 à 1993) jusqu’à Gbagbo (2000 à 2010) en passant par Bédié (1995 à 1999) et Guéi (1999) a géré de manière discrétionnaire la question de l’étrangers et, par ricochet, de l’immigration. La recherche documentaire et l’observation sur la longue durée ont servi de méthode de collecte des données. Les actes forts de toute nature personnellement posés par ces chefs d’Etat ont fait l’objet d’une analyse du contenu. En définitive, les résultats de la réflexion montrent que l’absence de politique migratoire devant servir de cadre et de référence pour intégrer les immigrés et les étrangers, a laissé libre champ aux successifs chefs d’Etat de gérer au coup par coup cette question politiquement et diplomatiquement sensible. De même, leur forte implication déjoue inversement la mise en place d’une politique publique explicite en la matière.

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Published
2019-07-31
How to Cite
Yéo, S. (2019). L’immigré et le Pouvoir Public : La Gestion Discretionnaire par les Chefs d’etat de la Question de l’etranger en Côte d’Ivoire (1960 - 2010). European Scientific Journal, ESJ, 15(19), 215. https://doi.org/10.19044/esj.2019.v15n19p215