Pression Foncière En Milieu Rural Ivoirien : Quelles Stratégies Adoptent Les Paysans Baoulé Réinstallés Dans La Forêt Des ‘‘Tos’’ À Bouaflé ?
Abstract
La construction du barrage hydro-électrique de Kossou en 1970 a nécessité la réinstallation de 11000 paysans baoulé, en majorité Ayaou, dans la forêt des ‘‘Tos’’, située dans le département de Bouaflé. Cette zone enregistrait au préalable une forte concentration de populations agricoles qui exerçaient une pression sur l’espace cultivable. Avec l’arrivée massive des déguerpis, cette pression foncière s’est accentuée au fil des années, au point où l’espace cultivable s’est raréfié. Cette étude se propose d’analyser les stratégies mises en place par les déplacés face aux difficultés d’accès à l’espace cultivable. Pour ce faire, la démarche méthodologique repose sur la recherche documentaire et l’enquête de terrain (observation directe et questionnaire) réalisée en Mai 2015. La technique du choix raisonné fut retenue pour le choix des villages enquêtés et la méthode des quotas pour celui des chefs de ménage. Sur cette base, 1/10è soit 504 chefs de ménage ont été enquêtés. Il ressort de cette étude que pour faire face à cette contrainte foncière, certains individus (50,79 %) ont migré vers d’autres régions du pays à la recherche de mieux être. Pour ceux qui sont restés sur le site d’accueil, l’heure est aujourd’hui à une réorientation géographique des objectifs de production. Elle consiste pour certains, à repenser le modèle cultural par l’intensification (54 %) et l’association culturale (95 %) sur les espaces en leur possession. D’autres exploitants (41 %), se consacrent aux activités alternatives à l’agriculture génératrices de revenus telles que l’élevage et le secteur informel.
The construction of the Kossou hydroelectric dam in 1970 necessitated the resettlement of 11,000 Baoulé farmers, most of them Ayaou, in the forest of ‘‘Tos’’, located in the department of Bouaflé. This zone previously recorded a high concentration of agricultural populations which exerted pressure on the arable land. With the massive arrival of the evaders, this land pressure has increased over the years, to the point where the cultivable space has become rarefied. This study proposes to analyze the strategies put in place by the displaced people with regard to the difficulties of access to the cultivable space. To do this, the methodological approach is based on the documentary research and the field survey (direct observation and questionnaire) conducted inMay 2015.The reasoned choice technique was chosen for the choice of villages surveyed and the quota method for the heads of households. On this basis, 1 / 10th or 504 household heads were surveyed. According to this study, to cope with this land constraint, some individuals (50.79 %) migrated to other regions of the country in search of better life. For those who remained on the site of reception, the time is today to a geographical reorientation of the objectives of production. For some, it involves rethinking the cultural model through intensification (54%) and cultural association (95%) on the areas in their possession. Other farmers (41%) are engaged in alternative farming, income-generating activities such as livestock and the informal sector.
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