L’usage Du Wolof En Milieu Urbain : Évolution Vers De Nouvelles Règles Ou Perte D’authenticité?
Abstract
A l’instar de beaucoup de pays d’Afrique, le Sénégal se distingue par une diversité linguistique se caractérisant par la présence de nombreuses langues nationales18 qui coexistent avec des langues étrangères comme le français, l’anglais, le portugais et l’arabe. Ce contact linguistique a fait que les langues nationales subissent l’influence des langues étrangères. Ainsi le wolof, langue véhiculaire du pays, est au centre de ce rendez-vous du donner et du recevoir. En effet, cela a favorisé chez les locuteurs wolof, particulièrement ceux des milieux urbains, la présence de phénomènes tels que l’emprunt, le code-switching, le code-mixing, etc. Cette situation n’est pas sans conséquences dans la mesure où, comme l’a affirmé Moussa DAFF19, la majeure partie des locuteurs wolof ont du mal à soutenir une conversation en langue wolof sans commettre des écarts ou bien sans employer des termes empruntés aux autres langues. Cet article vise à démontrer, dans une démarche empirique, combien cette influence a eu un impact sur l’usage du wolof de nos jours en milieu urbain. Avec la méthode d’observation participante, les données recueillies par enregistrement sont analysées selon les cadres théoriques de la linguistique descriptiviste fonctionnaliste. Les résultats révèlent que l’impact ne s’arrête pas aux emprunts ou au mélange de codes observés dans le « wolof urbain ancien », mais va au-delà et conduit à l’existence d’un « wolof urbain contemporain » comportant non seulement les interférences avec les langues étrangères mais aussi et surtout le non-respect des règles d’usage de la langue témoignant de l’écart considérable par rapport au parler « authentique ».
Like many African countries, Senegal is distinguished by a linguistic diversity characterized by the presence of many national languages that coexist with foreign languages such as French, English, Portuguese and Arabic. This linguistic contact has meant that the national languages are influenced by foreign languages. Thus Wolof, the lingua franca of the country, is at the center of this meeting of giving and receiving. In fact, this has favored in Wolof speakers, particularly those from urban areas, the presence of phenomena such as linguistic borrowing, code-switching, code-mixing and so on. This situation is not without consequences since, as stated by Moussa DAFF, the majority of Wolof speakers find it difficult to sustain a conversation in Wolof without committing language differences or using terms borrowed from other languages. This article aims at demonstrating, in an empirical approach, how much this influence has had an impact on the use of Wolof today in urban areas. With the participatory observation method, the data collected by recording are analyzed according to the theoretical frameworks of functionalist descriptivist linguistics. The results reveal that the impact does not stop with borrowing or the mixture of codes observed in the "old urban Wolof", but goes beyond and leads to the existence of a "contemporary urban Wolof" comprising not only the interferences with foreign languages but also and above all the non-respect of the rules of use of the language testifying to the considerable difference compared to the "authentic" speech.
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