Actions paysannes et développement rural dans les régions cacaoyères ivoiriennes : le cas des espaces ruraux du département de Méagui, Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire
Abstract
Considéré comme l’épine dorsale de l’actuelle boucle de cacao, le département de Méagui détient à lui seul environ 36 % de la production nationale (396 000 tonnes), soit 15 % de l’offre mondiale de cacao (Tano, 2012, p 88). Malgré cette performance économique, les villages, unités de résidence des producteurs, sont en proie d’une pauvreté persistante. De 41,3 % en 2002, le niveau de pauvreté passe à 45,5 % en 2008 (Tano, op cit, p 105). Cependant, les actions des populations semblent anodines pour renverser la tendance. Cette étude se propose alors d’analyser les initiatives locales, principalement les actions des populations, en faveur du développement des espaces ruraux. L’exploitation documentaire et l’enquête de terrain (l’observation directe, l’entretien et l’enquête par questionnaire) sont les méthodes ayant servi à la collecte des données dans cette étude. L’étude montre que la population rurale caractérisée par sa grande diversité ethnique est à près de 98 % dominée par les communautés migrantes. L’intérêt de cette importante communauté de migrants pour les régions d’origine, auquel s’ajoute la baisse des revenus des paysans, réduisent les possibilités d’investissements locaux. Ainsi, en dehors des équipements collectifs notamment les secteurs de l’hydraulique villageoise et de l’éducation qui ont enregistré les taux de participations les plus élevés, soit respectivement 96,63 % et 89,88 %, les investissements privés suscitent peu d’intérêt au sein de la communauté rurale. Seulement 22,22% des paysans ont investi dans la construction d’habitats modernes dans les villages. Quant à la création d’activités économiques non agricoles, elle n’a concerné que 25,1% de la population rurale.
Considered as the backbone of the current cocoa loop, the department of Méagui alone holds around 36% of national production (396,000 tonnes), or 15% of the world's cocoa supply (Tano, 2012, p 88). Despite this economic performance, villages, producer residences, are plagued by persistent poverty. From 41.3% in 2002, the poverty level rose to 45.5% in 2008 (Tano, op cit, p 105). However, the actions of the populations seem trivial to reverse the trend. This study then proposes to analyze local initiatives, mainly the actions of the populations, in favor of the development of rural areas. Document processing, direct observation, interview and questionnaire survey are the methods used to collect data in this study. The study shows that the rural population, characterized by its great ethnic diversity, is almost 98% dominated by migrant communities. The interest of this large migrant community in the regions of origin, coupled with the decline in peasant incomes, reduces the possibilities for local investment. Thus, apart from collective facilities, in particular the village water supply and education sectors, which recorded the highest participation rates, at 96.63% and 89.88% respectively, private investment generates little interest in the rural community. Only 22.22% of the peasants invested in the construction of modern housing in the villages. As for the creation of non-agricultural economic activities, it concerned only 25.1% of the rural population.
Downloads
Metrics
PlumX Statistics
Copyright (c) 2020 Yao Kouadio Jules, Aloko-N’guessan Jérôme
This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.