Apport des Données Hydrodynamiques, Hydrochimiques et Isotopiques à l’amélioration des Connaissances des Aquifères du Parc du W du Niger, Région de Tillabéri
Abstract
La zone d’étude, le Parc du W du Niger, est située dans la partie sudouest de la région de Tillabéri, département de Say, commune de Tamou, à 150 km au sud de Niamey, la capitale du Niger. Elle couvre une superficie de 2 200 km2 et renferme environ 80% de la biodiversité du pays. Il a été reconnu, en 1996, comme réserve de la biosphère et Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Parc est traversé par la rivière Mékrou, affluent du fleuve Niger qui est à écoulement temporaire. Il comporte des forages destinés à soutenir l’étiage des mares artificielles au cours de la saison sèche, afin de limiter l’émigration des animaux sauvages vers les pays limitrophes (Bénin, Burkina Faso). L’objectif principal de cette étude est de contribuer à l’amélioration de la connaissance des aquifères du Parc du W du Niger, sollicités sur une période de l’année pour contribuer à la satisfaction des besoins en eau des animaux sauvages. La méthodologie appliquée est basée sur l’étude des coupes lithologiques des forages et des paramètres hydrodynamiques, ainsi que sur l’hydrochimie et la géochimie isotopique des eaux souterraines. Les résultats montrent que les débits maximum des forages varient de 0,85 à 10,50 m3 /h, avec une moyenne de 4,03 m3 /h et un écart type de 3,84. Les aquifères sont donc très peu productifs. Le suivi piézométrique a permis d’observer des hausses de niveaux statiques compris entre 1,61 et 4,09 m, comparativement à ceux mesurés par le BRGM en 1990. Les valeurs de la transmissivité, comprises entre 7,1x10-5 et 2,5x10-4 m2 /s, sont relativement faibles et se situent dans la fourchette de celles trouvée en zone de socle du Niger et de la sous-région. Les eaux souterraines du Parc du W ont dans leur majorité des conductivités inférieures à 500 S/cm, à l’exception de celles prélevées dans les forages de Moussièmou et Yériyangou. La qualité chimique des eaux est relativement bonne, en dehors de celle de ces deux forages. Les eaux ont des faciès de type bicarbonaté calcique pour la plupart d’entre elles. Sur le diagramme de Schöeler Berkaloff, les eaux des forages de Moussièmou et Yériyangou sont représentées part des segments de droites parallèles, ce qui laisse penser que ces eaux ont la même origine. Par contre, pour les eaux des autres forages, les segments de droites s’entrecoupent, elles ont donc des origines différentes. Le temps de résidence des eaux souterraines déterminé à partir des âges non corrigés du carbone- 14, varie de 3227 à 21641 ans. Ces résultats montent qu’il s’agit des eaux dont la composante actuelle est très faible, voire nulle. Ce sont par conséquent des eaux non renouvelables qui doivent être gérées avec précaution.
The study area, the W Park of Niger, is located in the south-western part of the Tillaberi region in the Say department. This department is a commune of Tamou, 150 km south of Niamey, which is the capital of Niger. It covers an area of 2,200 km2 and contains about 80% of the country's biodiversity. In 1996, it was recognized as a biosphere reserve and UNESCO World Heritage Site. The park is crossed by the Mekrou River, a tributary of the Niger River which is a temporary flow. It has boreholes to support the low water level of the artificial ponds during the dry season, so as to limit the emigration of wild animals to neighbouring countries (Benin, Burkina Faso). This paper aims to contribute to the improvement of the knowledge of the aquifers of the W Park of Niger, which has been used over a period of the year to meet the water needs of wild animals. The methodology applied is based on the study of borehole lithological sections and hydrodynamic parameters, as well as groundwater hydrochemistry and isotopic geochemistry. The results show that the maximum borehole flow rates vary from 0.85 to 10.50 m3 /h, with a mean of 4.03 m3 /h and a standard deviation of 3.84. The aquifers are therefore very unproductive. Piezometric monitoring has shown static level rises of between 1.61 and 4.09 m when compared to those measured by BRGM in 1990. The transmissivity values ranging between 7.1x10-5 and 2.5x10-4 m2 /s are relatively low and are within the range of those found in the basement zone of Niger and the sub-region. The majority of groundwater in the W Park has conductivities of less than 500 μS/cm. This is with the exception of that taken from the Moussièmou and Yériyangou boreholes. The chemical quality of the water is relatively good excluding that of these two boreholes. Most of the waters contain calcium bicarbonate facies. In Schöeler Berkaloff's diagram, the waters of the Moussièmou and Yériyangou boreholes are shown as segments of parallel lines, which suggests that these waters have the same origin. In the case of waters from other boreholes, the straight line segments intersect and, therefore, have different origins. The residence time of groundwater, determined from the uncorrected carbon-14 ages, varies from 3227 to 21641 years. These results show that these are the waters with very little or no current component. They are non-renewable waters that need to be carefully managed.
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