Culture de l’anacarde, Pression Foncière et Durabilité de l’igname Kponan de Bondoukou

  • Kouakou Philipps Kouakou Institut de Géographie Tropicale, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire/ Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire
  • Kouassi Paul Anoh Institut de Géographie Tropicale, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
Keywords: Sécurité alimentaire, Pression foncière, Anacarde, Durabilité, Culture vivrière

Abstract

Introduit en 1960 pour freiner l’avancée du désert et l’érosion des sols, la culture de l’anacarde s’impose aujourd’hui comme la principale activité agroéconomique du Nord-Est ivoirien. L’extension spatiale des parcelles a induit de nouveaux modes de gestion et d’occupation des terres cultivables. S’appuyant sur une enquête par questionnaire et des délimitations de surface effectuées auprès de 384 paysans, ce travail a pour but d’évaluer la pression foncière exercée par l’anacarde sur la durabilité des cultures vivrières. Il ressort des données analysées que 20,3% des paysans n’ont plus de terres cultivables dédiées aux vivriers, alors que ces derniers possèdent chacun plus de 10 ha d’anacarde. Dans l’ensemble des sites d’enquête, 918,75 ha de savanes sont annuellement consacrés à la création de nouveaux vergers, pour une réserve de terre de 3193,25 ha. C’est dire que l’anacarde occupe annuellement 28,77 % des terres cultivables. En maintenant ces tendances, 2756,25 ha de terres seront occupés entre 2019 et 2021. En 2022, la réserve foncière disponible ne pourra couvrir que 47,5 % des besoins. Une réelle menace pèse donc sur la durabilité des cultures vivrières, notamment l’igname Kponan de Bondoukou, un produit à potentiel Indication Géographique (IG) qui occupe une part importante dans l’économie locale.

Introduced in 1960 to slow the advance of the desert and soil erosion, cashew nuts cultivation is today the main agroeconomic activity in NorthEastern Côte d'Ivoire. The spatial extension of plots of land has led to new ways of managing and occupying arable land. Based on a questionnaire survey and surface delimitations carried out among 384 farmers, this work aims to assess the land pressure of cashew nuts on the sustainability of food crops. The analysed data show that 20.3% of the farmers no longer have any cultivable land dedicated to food crops, even though they each own more than 10 ha of cashew nuts. In all the survey sites, 918.75 ha of savannah are devoted annually to the creation of new orchards, for a land reserve of 3193.25 ha. This means that cashew nuts occupy 28.77% of the cultivable land annually. By maintaining these trends, 2756.25 ha of land will be occupied between 2019 and 2021. In 2022, the available land reserve will only be able to cover 47.5% of the needs. There is therefore a real threat to the sustainability of food crops, particularly Bondoukou Kponan yam, a product with Geographical Indication (GI) potential that represents a significant share of the local economy.

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Published
2020-09-29
How to Cite
Kouakou, K. P., & Anoh, K. P. (2020). Culture de l’anacarde, Pression Foncière et Durabilité de l’igname Kponan de Bondoukou. European Scientific Journal, ESJ, 16(26), 74. https://doi.org/10.19044/esj.2020.v16n26p74
Section
ESJ Humanities