Riziculture pluviale de bas-fonds dans la région de Sédhiou (Sénégal) : contraintes de production et stratégie d’adaptation

  • Sécou Omar Diedhiou Docteur en Géographie, chercheur associé à l’UMR CNRS 6590 ESONantes et au Laboratoire de Géomatique et d’Environnement, Ziguinchor, Sénégal
  • Mamadou Thior Docteur en Géographie, chercheur associé au Laboratoire de Géomatique et d’Environnement, Ziguinchor, Sénégal
  • Adama Cheikh Diouf Docteur en Géographie, chercheur associé au Laboratoire : Leïdi, Université Gaston BERGER de Saint-Louis du Sénégal
  • Issa Mballo Docteur en Géographie, chercheur associé au Laboratoire de Géomatique et d’Environnement, Ziguinchor, Sénégal
  • Ansoumana Kouma Diallo Doctorant en Géographie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Laboratoire : Groupe de recherche et d’Appui au développement (GERAD)
Keywords: Riziculture pluviale, bas-fonds, contraintes de production, stratégies d’adaptatio, Sédhiou, vallée de Badobar (Sénégal)

Abstract

La vallée de Badobar, polarisant 23 villages, est située à cheval entre les communes de Mangaroungou Santo et de Simbandi Brassou. Elle présente un potentiel de terres rizicultivables d’environ 1 500 ha. Cette riziculture est globalement pluviale, car elle se produit uniquement pendant l’hivernage. Cependant, la dépendance à la pluviométrie fait que les productrices sont confrontées à des contraintes sociales et environnementales qui amenuisent la productivité du riz. Le but du présent article est d’analyser les contraintes à la production rizicole de bas-fonds et d’identifier les stratégies d’adaptation. La méthodologie adoptée s’appuie sur l’exploitation de données quantitatives à partir d’une population cible de 13 333 habitants. Au total, 8 villages représentatifs des vallées rizicoles ont été retenus pour les enquêtes de terrain. La démarche qualitative s’est aussi appuyée sur le recueil de récits de vie de 10 agricultrices de la vallée. Les résultats révèlent que la riziculture de basfonds fait face à des problèmes (climatiques) qui ralentissent son développement. La problématique la plus récurrente évoquée par les rizicultrices est la salinisation (61%). L’ensablement (30%) et l’acidification (9%) représentent aussi un problème central. Par ailleurs, des facteurs socioéconomiques bloquent le développement de la riziculture dans la vallée (95% des femmes n’ont pas de sources de financement et 55% n’arrivent pas à se procurer ni les fertilisants ni les produits phytosanitaires). Face à ces difficultés, les paysannes mettent en œuvre des stratégies durables d’adaptations (nouvelles variétés de riz) qui participent à l’amélioration des rendements (700 à 800 kg de riz paddy dans une parcelle de 500 m²), à la conservation et la valorisation des ressources naturelles (eau, terre). Ainsi, 66% des rizicultrices ont recours à une nouvelle variété de riz.

The Badobar valley, polarizing 23 villages, is located between the communes of Mangaroungou Santo and Simbandi Brassou. It has a potential for rice cultivation of around 1,500 ha. This rice cultivation is generally rainfed there, as it occurs only during the rainy season. However, the dependence on rainfall means that women producers are confronted with social and environmental constraints that reduce productivity. The aim of this article is to analyze the obstacles to lowland rice production and to identify adaptation strategies. The methodology adopted is based on the use of quantitative data from a target population of 13,333. In total, 8 villages representative of rice-growing valleys were selected for the field surveys. The qualitative approach was also based on the collection of life stories from 10 women farmers in the valley. The results reveal that lowland rice cultivation faces (climatic) problems which slow down its development. The most recurring problem mentioned by women rice farmers is salinization (61%). Siltation (30%) and acidification (9%) are also a central problem. In addition, socioeconomic factors are blocking the development of rice cultivation in the valley (95% of women have no sources of finance and 55% cannot get hold of fertilizers such as phytosanitary products). Thus, faced with these difficulties, the peasants implement sustainable adaptation strategies (new varieties of rice) which help to improve yields (700 to 800 kg of paddy rice in a plot of 500 m²), conservation and development of natural resources (water, land). Thus, 66% of women rice farmers use a new variety of rice.

Downloads

Download data is not yet available.

Metrics

Metrics Loading ...

PlumX Statistics

Published
2021-07-31
How to Cite
Diedhiou, S. O., Thior, M., Diouf, A. C., Mballo, I., & Diallo, A. K. (2021). Riziculture pluviale de bas-fonds dans la région de Sédhiou (Sénégal) : contraintes de production et stratégie d’adaptation. European Scientific Journal, ESJ, 17(24), 88. https://doi.org/10.19044/esj.2021.v17n24p88
Section
ESJ Humanities