Sites D’eau Sacrés Et Conservation De La Biodiversité : Cas Des Paysages D’eau De La Région De Ziguinchor (Sénégal)

  • Mamadou Lamine Sané Doctorant à l’Ecole Doctorale Etudes sur l’Homme et la Société, Département d’Histoire, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
  • Claudette Soumbane Diatta Département de Géographie, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
  • Barnabé Ephrem A. Diémé Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Eau et de l’Environnement (LaSTEE), Ecole Polytechnique de Thiès, Sénégal
Keywords: Ajamaat, Basse Casamance, paysages de l’eau

Abstract

The region of Ziguinchor, located in the south of Senegal, is entirely within Lower Casamance. Populated mainly by Ajamaat, this region is characterized geographically by a predominance of water landscapes that give it the image of an "amphibious" territory. This aquatic environment dominated by the Casamance River from which many bolongs stand out is also made up of mangroves, shallows and multitudes of ponds associated with them. The ajamaat populations thus draw an essential part of their resources from this environment. However, beyond its nourishing aspect, the aquatic environment occupies an important place in the traditional ajamaat beliefs. Considered as sanctuaries for many beings who populate the religious universe ajamaat, the water landscapes of Lower Casamance are sacred spaces whose access is subject to prohibitions. This aspect reflects the contribution of beliefs in the preservation of biodiversity.

La région de Ziguinchor, située au sud du Sénégal, est entièrement comprise dans la Basse Casamance. Peuplée essentiellement par des Ajamaat, cette région se caractérise au plan géographique par une prédominance des paysages de l’eau qui lui donnent l’image d’un territoire « amphibie ». Cet environnement aquatique dominé par le fleuve Casamance d’où se détachent de nombreux bolong est aussi constitué de mangroves, de bas-fonds et de multitudes de mares qui leurs sont associées. Les populations ajamaat tirent ainsi une part essentielle de leurs ressources dans ce milieu. Toutefois, au-delà de son aspect nourricier, l’environnement aquatique occupe une place importante dans les croyances traditionnelles ajamaat. Considérés comme sanctuaires de nombreux êtres qui peuplent l’univers religieux ajamaat, les paysages de l’eau de la Basse Casamance sont des espaces sacrés dont l’accès est soumis à des interdits. Cet aspect traduit l’apport des croyances dans la préservation de la biodiversité.

Downloads

Download data is not yet available.

Metrics

Metrics Loading ...

PlumX Statistics

References

1. ANSD/SRPSZ (Service Régional des Pêches et de la Surveillance de Ziguinchor). (2015). « Situation économique et sociale régionale 2013 », 126 pages
2. Assipolo L. et Ndonko P. (2012). L’eau dans la pratique de l’ordalie : une lecture anthropologique et (socio)linguistique1, Psycause n°61, Lyon, Mario Mella Édition, pp. 37-41.
3. Bassène P.Ch. A. (2011). Histoire authentique de la Casamance. Le pays Ajamaat, influences adventives, entraves des institutions traditionnelles et manifestation de l’Etat dans la colonie française du Sénégal C.-1500 –C.1947, Toulouse, La Brochure/Injé Ajamaat.
4. Barry B. (1988). La Sénégambie du XVe au XIXe siècle. Traite négrière, Islam et conquête coloniale, Paris, L’Harmattan.
5. Baum R.M. (1999). Shrines of the Slave Trade. Diola religion and society in precolonial Sénégambia, New York, Oxford, Oxford University Press.
6. Bertrand-Bocandé E. (1849). « Notes sur la Guinée Portugaise ou Sénégambie méridionale », in Bulletin de la Société de Géographie, tome 11, n°65-66, pp. 265-350
7. Cormier-Salem M-C. (1992). Gestion et évolution des espaces aquatiques : la Casamance, ORSTOM, Collection Etudes et thèses Paris.
8. Dumez R. et Ka M. (2000). « TERRITOIRE ASSIÉGÉ YOFF. Un village lébou dans la banlieue de Dakar ». Collection Dossiers régions côtières et petites îles 7. Ed. UNESCO 2000.CNRS – Programme Environnement Université Cheikh Anta Diop de Dakar – Chaire UNESCO. 81 pages. Site web: http://www.unesco.org/csi/pub/papers2/yoff.htm, téléchargé le 01/04/2020
9. Diabone C. (2010). Les ressources foncières et forestières et le développement en Casamance : regard de l'anthropologie du développement sur l'agglomération de Houlouf, Mémoire de maîtrise en de l'Université Laval/Québec, département d'anthropologie, faculté des sciences sociales, 140 pages.
10. Diatta C.S., Diouf M., Karibuhoye C. et Sow A.A. (2017). « Sites naturels sacrés et conservation des ressources marines et côtières en milieu traditionnel diola (Sénégal) », Revue d’ethnoécologie [En ligne], 11|2017, mis en ligne le 03 juillet 2017, consulté le 03 juillet 2017. URL: http://ethnoecologie.revues.org/2900
11. Diatta C.S. (2018). « Savoirs locaux et modes traditionnels de gestion des ressources naturelles marines et côtières en Basse-Casamance : perspectives de leur intégration dans le système conventionnel ». Thèse de doctorat unique. Spécialité : Géographie, option Environnement. UCAD/Dakar.
12. Diédhiou L. (2001). « Projets de développement et représentations sociales en Basse Casamance : le DERBAC et le PROGES », Thèse Ph.D en sociologie, Faculté des études supérieures, Université de Montréal, 399p.
13. Diédhiou P. (2011). L’identité jóola en question. La bataille idéologique du MFDC pour l’indépendance, Paris Karthala, 404 p.
14. Djigo A. (2001). « Patrimoine culturel et Naturel de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum, (RBDS) : Etude de quelques croyances, pratiques traditionnelles et stratégies de protection » Mémoire de D.E.A., UCAD.
15. FALL R. (2013). « Le Saalum de la fin du XVe siècle au milieu du XIXe siècle. Populations, espace et histoire », Thèse de Doctorat d’Etat es Lettres, UCAD, FLASH, Département d’Histoire, 606.pages
16. Fall S.M., Diouf M. & Badiane S.D. (2011). Identification et Caractérisation des Sites Naturels Sacrés Côtiers et Marins en Afrique de l’Ouest. Cas du Sénégal, 39 pages
17. Gadou D.M. (2003). « Préservation de la biodiversité : les répondes des religions africaines », in Pratiques culturelles, la sauvegarde et la conservation de la biodiversité en Afrique de l’Ouest et du Centre, CRDI/Zoom Editions, pp.47-67
18. Girard J. (1969). Genèse du pouvoir charismatique en Basse Casamance, Dakar, IFAN
19. Journet O. (1976). « Rôles et statuts des femmes dans la société diola (Basse Casamance)». Thèse de Doctorat de 3ème cycle, Université de Lyon II, 521 pages
20. Journet-Diallo O. (1998). « Un monde diffracté. Théories joola du double animal », Systèmes de pensée en Afrique noire, 15 |, 203-230, accès : Https://span.revues.org/1598. HTML visité le 15 février 2015.
21. Journet-Diallo O. (2007). Les créances de la terre. Chroniques du pays jamaat (Joola de Guinée- Bissau) : avant-propos et introduction. Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes. Les créances de la terre. Chroniques du pays jamaat (Joola de Guinée-Bissau), Brepols, Turnhout, pp 9-52, collection des sciences religieuses, no 134 : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00686115
22. Linares O.F. (1992). Power, prayer and production: the Jola of Casamance, Senegal, Cambridge University Press, 258 pages
23. Oyono P.R., Fall S.M., Karibuhoye C. S., Said A.R., Sidibeh L., Sow M. (2012). Les Sites Naturels Sacrés de l’Ecorégion Côtière et Marine Ouest-Africaine. Une Exploration et des Options de Reconnaissance Institutionnelle. FIBA, Dakar, 52 pages
24. Pélissier P. (1966). Les paysans du Sénégal, Les civilisations agraires du Cayor à la Casamance, Fabrègue St Yrieux).
25. Pognant T. (1997). « Eau et êtres aquatiques sacrés en Gambie », Thèse de doctorat nouveau régime en anthropologie, Université René Descartes-Paris V, Faculté des Sciences Humaines et Sociales Sorbonne, Département de Sciences Sociales 362.
26. Pont-Humbert C. (1995). Dictionnaire des symboles, des rites et des croyances, Editions Jean-Claude Lattès, 438p.
27. Quéchon M. (1971). « Réflexions sur certains aspects du syncrétisme dans l'islam ouest-africain », in Cahiers d'Etudes Africaines, Vol. 11, Cahier 42, pp. 206-230.URL: http://www.jstor.com/stable/4391111
28. Tabard R. (2010). « Religions et cultures traditionnelles africaines », Revue des sciences religieuses, 84, n° 2, pp. 191-205. URL : http://journals.openedition.org/rsr/346; DOI : https://doi.org/10.4000/rsr.346
29. Tahirindraza H. (2015). Les tabous au service de la conservation durable de l’espace Tanalana, sud-ouest de Madagascar, Université de Toliara, Madagascar, 7p
30. Talkeu-Tounouga C. (2000). La fonction symbolique de l'eau en Afrique noire : Une approche culturelle de l'eau, Présence Africaine Editions, Nouvelle série, No. 161/162, pp. 33-47. URL: https://www.jstor.org/stable/24352085
31. Thomas L.V. (1959). Les Diola. Analyse fonctionnelle sur une population locale de Basse Casamance, IFAN-Dakar
32. Thomas L.V. (1960). « Esquisse sur les mouvements de populations et les contacts socio-culturels en pays Diola (Basse Casamance) », in Bulletin de l’IFAN, T.XXII, sèr. B, no3-4, 1960, pp.486-508, pp.488-490; Ch. Roche, op.cit., p.31
33. Thomas L.V. (1965). « Bukut chez les Diola-Niomoun », in Notes africaines, no108, Octobre 1965, p.97-11
34. Thomas L.V. (1967). « La place des morts dans la société africaine traditionnelle : le culte des ancêtres », in Notes africaines, no 113, Janvier, pp. 1-6
35. Zahan D. (1970). Religion, spiritualité et pensées en Africaines, Paris, Payot
Published
2021-12-31
How to Cite
Lamine Sané, M., Diatta, C. S., & Diémé, B. E. A. (2021). Sites D’eau Sacrés Et Conservation De La Biodiversité : Cas Des Paysages D’eau De La Région De Ziguinchor (Sénégal). European Scientific Journal, ESJ, 17(43), 18. https://doi.org/10.19044/esj.2021.v17n43p18
Section
ESJ Natural/Life/Medical Sciences