La Perte des Savoirs et Pratiques Endogenes: Risques pour l’Environnement Naturel du Territoire Blouf en Basse Casamance (Senelgal)

  • Claudette Soumbane Diatta Docteur en Géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
  • Fall Meissa Birima Docteur en Géographie, Institut Fondamental d’Afrique Noire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
  • Dieme Barnabé Ephrem A. Docteur en Géographie, Ecole Polytechnique de Thiès, Sénégal
  • Thiam Mame Demba Professeur titulaire en Géographie/Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Institut Fondamental d’Afrique Noire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
  • Diouf Malick Professeur titulaire en Biologie Animal/Faculté des Sciences de la Terre, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
Keywords: Perte, savoirs endogènes, risques, nature, Blouf, Basse Casamance

Abstract

Au Sénégal, l’environnement naturel en général subit de nombreuses agressions (sécheresse, pollution, destruction des habitats et surexploitation) qui sont autant de causes de perte de la biodiversité. Pourtant, en dépit de ces multiples agressions, il existe encore des endroits en Basse Casamance où l’on peut trouver une biodiversité remarquable. Entre autres milieux, figurent les sites naturels sacrés qui jouissent d’une protection fondée sur des règles traditionnelles, lesquelles reposent sur des savoirs locaux transmis à travers les générations. Les savoirs locaux identifiés ainsi que de nombreuses pratiques locales contribuent à la conservation des ressources naturelles, malgré les pressions multiples. Ces ressources ont des valeurs culturelles, spirituelles et matérielles remarquables. Aujourd’hui, la prise de conscience par la communauté scientifique de l’intérêt de ces savoirs endogènes pour la conservation, pose le problème de leur maintien. Le présent article fait le point sur cette question sur la base d’une recherche bibliographique et d’enquêtes essentiellement qualitatif menées à l’aide de questionnaires et des focus groupes qui ont permis de faire un état des lieux sur les savoirs et pratiques qui subsistent et qui sont bénéfiques pour la conservation. Les interviews sont réalisées auprès de 111 ménages de la contrée Blouf.

 

In Senegal, the natural environment in general suffers from numerous aggressions (drought, pollution, destruction of habitats and overexploitation) which are as many causes of loss of biodiversity. Yet, despite these multiple attacks on the environment, there are still places in Lower Casamance where we can find remarkable biodiversity. Among other environments are the sacred natural sites that enjoy protection based on traditional rules, which rely on local knowledge passed down through the generations. The knowledge identified in the biophysical and sociocultural environments as well as many local practices contribute to the conservation of marine and coastal natural resources, despite the multiple pressures. These resources have remarkable cultural, spiritual and material values. Today, with the scientific community's awareness of the interest of this endogenous knowledge for conservation, its maintenance is necessary for the well-being of local communities whose survival depends directly on resources. This article reviews this question on the basis of a bibliographic search and essentially qualitative surveys using questionnaires and focus groups that allowed us to take stock of the knowledge and practices remain and are beneficial for conservation. Interviews are conducted with 111 households in the Blouf region.

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Published
2022-12-28
How to Cite
Diatta, C. S., Birima, F. M., Ephrem A., D. B., Demba, T. M., & Malick, D. (2022). La Perte des Savoirs et Pratiques Endogenes: Risques pour l’Environnement Naturel du Territoire Blouf en Basse Casamance (Senelgal) . European Scientific Journal, ESJ, 12, 416. Retrieved from https://eujournal.org/index.php/esj/article/view/16244
Section
ESI Preprints