L’éthique de l’humanisme moderne occidental : le « deuxième péché originel »

Abstract

Ce travail porte un regard critique sur l’orientation éthique du projet de la modernité occidentale. Après avoir mis en lumière la nature humaniste de ce grand courant de pensée, l’étude tente de montrer que l’humanisme de la modernité présente, sur le plan éthique, un aspect totalement révolutionnaire. En effet, alors que le Moyen-Age occidental, période essentiellement chrétienne, faisait du Dieu biblique le Garant des valeurs morales, l’humanisme moderne ravit ce rôle à Dieu et le confie à l’homme. Celui-ci est désormais, grâce à sa rationalité illimitée, la source des règles morales qui doivent régir sa vie. L’étude démontre, en revanche, en puisant dans la riche bibliographie de la critique de la modernité, que cette éthique révolutionnaire porte en elle-même les germes de sa propre destruction. Pire, dans sa nature universaliste, elle a entraîné l’humanité dans un vide éthique et une crise existentielle profonde. En revanche, en nous inspirant de l’histoire du salut relatée dans la Bible, nous avons établi une correspondance, d’une part, entre le péché originel et l’éthique révolutionnaire de l’humanisme moderne et, d’autre part, entre la chute de l’humanité, suite au péché originel, et les graves conséquences de l’orientation éthique du projet humaniste de la modernité occidentale.  

This work takes a critical look at the ethical orientation of the project of Western modernity. After highlighting the humanist nature of this major current of thought, the study attempts to show that the humanism of modernity presents a totally revolutionary aspect in ethical terms. Indeed, while the Western Middle Ages, an essentially Christian period, made the biblical God the guarantor of moral values, modern humanism takes this role away from God and confers it to man. Thanks to his unlimited rationality, man is now the source of the moral rules that must govern his life. The study, however, demonstrates, by drawing on the rich bibliography of the critique of modernity, that this revolutionary ethic carries within itself the seeds of its own destruction. Worse still, in its universalist nature, it has led humanity into an ethical void and a profound existential crisis. Drawing on the biblical story of salvation, we have established a correspondence between original sin and the revolutionary ethics of modern humanism, on the one hand, and, on the other hand, the fall of humanity as a result of original sin and the grave consequences of the ethical orientation of the humanist project of Western modernity.