Repérage de quelques difficultés des élevés du secondaire scientifique dans l’enseignement des sciences physiques

Abstract

La didactique des sciences constitue un champ de recherche majeur visant à améliorer la qualité de l’enseignement et à réduire les obstacles à l’apprentissage. En particulier, les sciences physiques occupent une place centrale dans le système éducatif, tant en raison de leur importance scientifique que de leur rôle dans le développement des compétences analytiques et expérimentales. Cette recherche explore les difficultés rencontrées par les élèves marocains du secondaire scientifique dans l’apprentissage des sciences physiques et leurs répercussions sur la transition vers l’enseignement supérieur. Bien que la physique soit une science fondamentale, elle reste l’une des disciplines les plus redoutées, contribuant largement aux échecs observés dans les filières scientifiques. L’étude repose sur une enquête par questionnaire à choix multiples administrée à un échantillon de 300 élèves issus de lycées publics et privés répartis dans différentes régions du Maroc. Les résultats montrent que si la majorité des élèves connaissent globalement les objectifs de l’enseignement des sciences physiques, près des deux tiers ignorent les modalités d’évaluation. Les difficultés d’apprentissage sont principalement attribuées aux méthodes pédagogiques utilisées et au faible volume horaire. Par ailleurs, les élèves considèrent la discipline comme centrée sur les examens plutôt que sur ses applications réelles, même s’ils reconnaissent généralement son utilité. Plus de la moitié des participants estiment néanmoins que certaines parties du programme préparent à la poursuite d’études universitaires. Concernant les enseignants, les élèves expriment une préférence pour les professeurs masculins mais reconnaissent que, dans l’ensemble, les enseignants déploient des efforts pour faciliter la compréhension des notions. Face à ces constats, plusieurs pistes sont proposées : réviser et alléger le programme pour le rendre plus adapté à la transition secondaire–supérieur, renforcer les séances pratiques en laboratoire, intégrer les technologies de l’information et de la communication (TIC), et favoriser une pédagogie plus interactive. La conclusion souligne deux priorités : développer la formation continue des enseignants et accroître le volume horaire consacré aux sciences physiques. Ce travail contribue à enrichir la réflexion sur la didactique des sciences au Maroc et appelle à une meilleure articulation entre enseignement secondaire et supérieur.

The didactics of science constitute a major field of research aimed at improving the quality of teaching and reducing barriers to learning. In particular, physics occupies a central place in the educational system, both because of its scientific importance and its role in the development of analytical and experimental skills. This study explores the difficulties faced by Moroccan secondary school students in learning physics and their impact on the transition to higher education. Although physics is a fundamental science, it remains one of the most feared disciplines, contributing significantly to the failures observed in scientific streams. The research is based on a multiple-choice questionnaire administered to a sample of 300 students from public and private high schools across different regions of Morocco. The findings show that while most students generally understand the objectives of physics education, nearly two-thirds are unaware of the assessment methods. Learning difficulties are mainly attributed to the teaching approaches used and the limited number of instructional hours. Furthermore, students perceive the discipline as exam-oriented rather than focused on real-life applications, even though they generally acknowledge its usefulness. More than half of the participants nonetheless believe that certain parts of the curriculum prepare them for university studies. Regarding teachers, students express a preference for male instructors but acknowledge that, overall, teachers make efforts to facilitate the understanding of concepts. In light of these observations, several recommendations are proposed: revising and streamlining the curriculum to make it more suitable for the secondary-to-higher education transition, strengthening laboratory practice sessions, integrating information and communication technologies (ICT), and fostering more interactive pedagogy. The conclusion highlights two priorities: developing continuous teacher training and increasing the number of instructional hours devoted to physics. This work contributes to enriching the reflection on science didactics in Morocco and calls for better alignment between secondary and higher education.